“Le bonheur d’un jour est aussi difficile que la destinée de la vie entière”
Ne trouvez-vous pas que tout est dit par Mme de Staël dans cette phrase du tournant du 19e siècle? Chaque année, des centaines de livres sont publiés sur le sujet du bonheur et pourtant chacun de nous se retrouve livré à lui-même quand il s’agit de trouver son mode d’emploi, sa méthode, sa recette du bonheur. La section des livres « self help » semble toujours déborder de nouveautés en la matière même si tant d’écrivains ont déjà réfléchi à la question il y a des siècles de cela et qu’ils sont d’ailleurs plus d’actualité que jamais.
Quand mon amie Sara m’a demandé d’écrire un billet sur un livre de ce genre The Happiness Project de Gretchen Rubin, j’avoue avoir hésité parce qu’après en avoir lu plusieurs, j’ai maintenant toujours une impression de déjà vu, déjà lu. Mais comme j’ai aussi suivi un cours de lecture rapide (une formation que je recommanderais sans hésiter tant ça permet de goûter à plus de livres, plus de journaux, faire de meilleures synthèses, être plus efficace en général par rapport à l’information), je ne me suis pas trop fait tirer l’oreille.
Le point de départ est sans surprise : une femme veut donner plus de sens à sa vie même si, en apparence, tout parait très bien aller. Elle se donne alors un “projet de vie” à réaliser chaque mois pendant un an : en janvier ,ce sera retrouver de l’énergie, en février, consolider son mariage, en mars, avoir plus d’ambition au travail pour terminer en apothéose, heureuse, en décembre. En vérité, ça rappelle le film Julia&Julia dans lequel une New-Yorkaise du nom de Julia passe tous ses soirs pendant un an à faire chacune des recettes de cuisine de Julia Child et ce faisant écrit un blogue qui fera fureur…
Partant du principe qu’il faut avoir des objectifs SMART (Spécifique, Mesurable, Ambitieux, Réaliste et dans le Temps) pour arriver au but ultime, G. Rubin dresse ainsi une série d’actions très concrètes pour chaque mois. Jusque-là, je dirais qu’il n’y a rien de très original dans l’approche en tout cas pas pour un coach. Mais l’auteur a le mérite de s’atteler à la tâche avec résolution et discipline. (1re leçon pour le lecteur : son idée de livre/blogue est bonne, mais sa mise en œuvre au quotidien et la persévérance sont les deux véritables gages de succès).
Ce que j’ai trouvé plus intéressant c’est la raison sous-jacente qui a motivé sa démarche: se préparer.Se préparer à quoi? À l’adversité, à la roue de la Fortune qui tourne. Gretchen Rubin propose deux réflexions fort pertinentes dans son introduction Getting Started :
1. Les 12 commandements
2. Les apprentissages de la vie
Dans les 12 commandements, elle répond à la question :
” Quels sont les douze principes de base qui devraient gouverner ma vie?”
Benjamin Franklin avait l’habitude de s’autoévaluer tous les jours par rapport à treize vertus qu’il voulait cultiver (tempérance, modération, silence, ordre, résolution, frugalité, travail, sincérité, justice, propreté, tranquillité, chasteté et humilité). Gretchen, elle, identifie ses commandements comme étant : Sois toi-même, lâche prise, agis selon ce que tu ressens, ne remets pas à plus tard, sois polie et juste…
Prendre du recul pour faire le point sur ses propres 12 commandements permet de surmonter les difficultés à tenir ses résolutions.
Par exemple, la résolution d’aller au gym tous les deux jours sera plus facile à tenir si vous la reliez à un commandement tel que discipline de vie parce que vous vous sentirez engagé envers votre résolution, mais aussi envers vos commandements, vos fondements de base.
Pour les apprentissages, Gretchen énumère tout simplement ce qu’elle a appris de la vie à force de petites et grandes bêtises qu’elle a faites : n’oublie pas d’apporter un chandail ou si tu ne trouves pas quelque chose, range tes choses. Ce sont des constats simples, mais chacun est libre de tirer des conclusions plus philosophiques aussi!
Ici encore, prendre de la distance et dresser sa liste d’apprentissages est non seulement instructif, mais aussi plus motivant pour atteindre des objectifs ambitieux, car ils agissent comme un mantra dans les moments difficiles.
La deuxième leçon que je tire du livre est l’importance d’une bonne préparation. Que ce soit en sport, en coaching où mes clients retirent toujours deux fois plus de leurs sessions s’ils m’envoient une préparation, en communication, en affaires, une bonne préparation en amont des objectifs, une bonne réflexion avant l’action permet d’aller du point A au point B plus rapidement et plus efficacement. Commandements et apprentissages sont une bonne préparation pour quiconque se fixe des objectifs professionnels ou personnels.
La troisième leçon que je tire est qu’à l’ère des médias sociaux et de l’intégration verticale, tout bon livre se doit d’être accompagné de son site, blogue, forum et tutti quanti (à quand le film?). Les intéressés pourront consulter le site de Gretchen Rubin pour obtenir, en anglais, des outils de travail pour élaborer votre projet de bonheur :
Pour ma part, je fais mienne la pensée de Mme de Staël : le bonheur est une quête de chaque jour, chaque jour à recommencer, à découvrir souvent dans les choses les plus simples de la vie, tout au long de la vie.
Avis aux intéressés de lecture rapide. J’ai suivi mon cours avec l’excellent Raymond-Louis Laquerre : http://www.clrdirect.com/accueil.htm
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